jeudi 29 mars 2012

Comment avoir la banane ?

En ce moment c'est le stress au niveau professionnel, mais grave.

Je suis menacé de perdre mon taff, mais vous le savez déjà, j'ai appris que j'allais être inspecté dans une de mes classes, je suis pas du tout confiant, surtout que la classe en question est loin d'être ma meilleure, et je rappelle à toute fin utile que je n'ai jamais été formé pour faire ce taff. Tout ce que je fais en cours tiens donc d'un savant mélange d'improvisation et de feeling...

Mon réflexe habituel quand ça va pas c'est de me foutre minable et/ou au fond du lit et j'attends que ça passe. Là je peux pas, sinon je bousille toutes mes chances et je me retrouve au chômage...

Du coup, avec ma psy on parle beaucoup de mon futur burn out, elle s'inquiète... Je la comprend !

Je suis allé la voir hier, et malgré tous mes soucis, j'avais la banane, et plus je lui disais que ça allait pas, que j'angoissais, toussa toussa, plus je souriais. Elle finit par me dire "mais je trouve que vous prenez tout ça avec le sourire quand même, comment ça se fait ?"

Je pause et réfléchis deux minutes, et là, l'épiphanie, la vrai !

J'étais aller déjeuner chez la mère de mon filleul, j'ai joué avec lui pendant un moment et puis après le repas, je me suis mis sur le canapé, son petit frère qui a 18 mois est venu me voir et je lui ai dit "et bien j'ai pas eu mon câlin", et là le bébé est passé en mode koala, il m'a fait un grand sourire, m'a grimpé dessus et s'est couché sur mon ventre en passant ses bras autour de mon coup et en posant sa tête sur mon épaule, on a dormi comme ça une heure tous les deux.

Voilà ce qui m'a foutu la banane toute la journée...

Il m'a rechargé les batteries...

Mon filleul a finit par venir se coller à nous pour faire un câlin aussi, et on est resté tous les trois comme ça un long moment avec la mère qui n'osait pas nous déranger...

Mieux qu'un lexomil, mieux qu'une cuite, mieux que de la drogue : des enfants !

Voilà mon secret pour affronter mes merdes du moment !

mercredi 21 mars 2012

Direction Bakou !

Ma vie c'est pas super la joie en ce moment, mais des petits trucs comme ça, ça me redonne le sourire. Voilà le clip de la chanson d'Anggun pour le concours de l'Eurovision de cette année.

Oui, je suis hystéro-fan de l'Eurovision et j'assume complètement, ceux qui me suivent depuis longtemps le savent bien...


Alors peut-être que les mecs à presque-poil, le bisou tendancieux, et l'ambiance homo-érotique y sont pour beaucoup, mais je n'ai pas été emballé par une chanson de la France comme ça depuis, depuis, depuis jamais je crois !

Allez, peut-être qu'on finira pas dans les trois derniers cette année !

dimanche 18 mars 2012

Repousser les limites...

Je suis en train de matérialiser une phase de déni comme rarement je l'ai fait...

En ce moment ça se passe très mal pour mon avenir de professeur remplaçant. Je suis sur deux établissements, donc j'ai deux principals (ou principaux? tiens je sais pas comment le tourner...), mais l'un des deux est le principal de référence auprès du rectorat (mon vrai chef en gros), en fait je suis "prêté" au second établissement.

Sur les deux principaux, ça se passe très bien avec un et plutôt mal avec l'autre. Avec lequel ça se passe mal ? Je vous le donne dans le mille, celui qui va me noter et qui fait son rapport au rectorat bien sûr, sinon c'est pas drôle !

En fait je le trouvais plutôt bizarre avec moi, à me convoquer toutes les semaines ou presque pour la moindre broutille, au début j'ai pas fait attention, je pensais que mon jeune âge (30 ans pour l'éduc nat en dehors de la ZEP c'est super jeune), mes percings et mes tatouages le rendaient nerveux quand à ma capacité à ne pas offusquer parents et élèves de la banlieue dorée ou j'ai atterri...

Et puis il ya eu la prise de bec sur les horaires. Je ne peux matériellement pas être à l'heure deux jours de la semaine dans son établissement parce que je suis en cours dans l'autre établissement le matin, et je dois traverser toute l'agglo (plus une partie de la banlieue) avec périph', autoroute et nationales surchargées... La première fois qu'il m'en a parlé, je lui ai dit que j'en étais désolé mais qu'à moins d'un changement d'emploi du temps ou de me fournir un avion ou de manger en conduisant, je ne pouvais pas être à l'heure (le retard étant compris entre 2 et 5 minutes maximum). Il m'a répondu qu'il allait voir, et que dans le même temps je devais faire le maximum pour assurer mon service. Je lui ai répondu que je ne pouvais pas supprimer les 10 à 15 minutes que je m'accordais pour avaler un repas tout prêt sachant que ces deux jours là j'ai 7h de cours à assurer (de 8h à 17h non stop) à moins de risquer de tomber dans les pommes.

Comme un con j'ai attendu la suite.

Re-convocation.

Il ressort son discours sur mes retards à répétition qui sont inacceptables toussa toussa... Je reste un peu con et je lui dis que je pensais qu'il allait modifier mon emploi du temps. Il refuse et me dit que c'est à moi de m'adapter.

Je lui tiens tête et lui dis qu'il ne me fera pas renoncer à ma pose repas, ni modifier la circulation pour que je puisse faire les 30km en moins de 40 minutes (et 40 minutes c'est quand je roule comme un malade au mépris des limitations de vitesse, j'ai déjà perdu 3 points dans l'histoire...)

Il me dit : "mais vous savez que je vais vous noter à la fin de votre remplacement, et vu votre comportement je vais être sévère, je ne suis pas sûr que vous puissiez retrouver du travail dans l'éduc nat après ça!"

Je me crispe et commet l'irréparable. Malheureusement, il m'a fallu un mois pour le comprendre, je lui ai raconté mes deux derniers remplacements à la fin desquels pour cause d'homophobie j'ai été mal noté, et que donc après une fausse accusation de racisme et une mutation, une note dégradée par quelques retards me faisait plus sourire qu'autre chose... Vu que j'étais en poste dans deux des établissements les plus demandés et quotés de l'académie ! Et qu'en plus j'avais une porte de sortie dans mon "vrai" métier, à savoir la politique.

(Je résume hein, mais vous voyez l'idée)

A y repenser je devais être de super mauvais poil ce jour-là, moi qui passe 99% de ma vie professionnelle à m'écraser et à subir les injustice, voilà qu'au milieu de rien, je prends la mouche, me vexe et parle mal à mon supérieur !

Ça ne m'était jamais arrivé, enfin en dehors d'un job étudiant dont je me fous par essence... (faut voir comment je parlais à mes supérieurs quand je faisais du télémarketing, c'était jouissif et rendait le job supportable au final... Et je ne parle pas de mon passage à Quick !)

Bref, je me dis qu'il faut que je fasse preuve de bonne volonté, et qu'il est suffisamment intelligent pour ne pas monter l'incident en épingle, et que surtout il va regarder mon travail en classe avant de dire que je suis un prof merdique...

Mon remplacement se terminait le 9 mars, le jour même j'ai un rendez-vous avec un politique qui cherche un coordinateur de campagne, je suis super recommandé, super préparé, je vais avoir ce job. Je glisse donc au principal avec qui ça se passe bien que j'ai une opportunité que je ne peux refuser et que si elle se concrétise je ne renouvelle pas mon contrat, il me soutient, tout va bien !

L'entretien se passe bien, on me promet un réponse le lundi qui suit pour une prise de poste la semaine suivante, j'appelle donc le gentil-principal pour lui dire que je peux rempiler pour une semaine au moins en attendant de savoir, il accepte.

Le mardi, n'ayant toujours pas de nouvelles du politique, je me rend au secrétariat pour signer mon renouvellement de contrat jusqu'au 5 avril date retour du professeur en charge de ces classes. Le contrat s'arrête le 25 mars, je demande des explications, le principal sort de son bureau et me demande de le suivre : "Je vais être franc, j'ai demandé au rectorat de ne plus vous avoir comme professeur, ils ont refusé, j'ai négocié de vous faire un contrat de 15 jours en attendu une inspection d'une IPR afin de faire un rapport et de voir si on vous maintient dans vos fonctions"

Je suis sur le cul, la dernière fois que j'ai vu une IPR c'était pour me faire accuser de racisme en octobre et au final son rapport a amener le rectorat à me muter de force...

J'ai donc de très grandes chances de ne plus être prof là où je suis, voir de plus être prof du tout.

Le mercredi le politique me rappelle pour me dire que je suis pas retenu.

Le jeudi je reçois un courrier et un mail du parti pour me dire qu'ils ne peuvent rien pour moi malgré mes qualités blablabla...

Quand j'ai vu ma psy et que je lui ai résumé tout ça en une heure, elle a marqué une pause, et m'a dit avec sa voix la plus douce "quelque soit l'heure, le jour ou la raison, si ça va pas, vous m'appeler en attendant qu'on se revoit, ok ?"

Je me dis qu'elle exagère, ok j'accumule les problèmes, mais je peux gérer et traverser la tempête quand même.

Bien sûr...

Et sinon là on est dimanche, il est 16h passé, je n'ai pas dormi depuis vendredi matin 6h, j'ai pas déssaoulé depuis vendredi soir, je dois en être à 6 grammes de cocaïne à moi tout seul, j'ai baisé le petit copain d'une amie sachant qu'il est amoureux de moi et que ça va foutre la merde dans un groupe d'amis d'une dizaine de personne qui se connaissent depuis longtemps, j'ai pété un plomb en boite en présence de MisterBitch, j'ai fait 500km en voiture... (par contre j'ai dépensé que 50 euros pour tout ça, c'est la seule chose dont je peux me vanter sur les dernières 48h)

Je résume parce que hein ça serait trop long...

Mais c'est évident, je gère bien !

Très bien même...

Je vais avaler un lexo et aller dormir en espérant que je puisse aller bosser demain matin à 8h... Et faut que pense à donner mon corps à la science, je devrais être mort normalement, n'importe qui serait couché depuis longtemps... Il y aura sûrement des choses importantes à apprendre de mon cadavre ^^





jeudi 1 mars 2012

Postulator the come back

Avant hier, j'ai un peu pété un plomb dans le bureau de mon principal. Mon emploi du temps actuel a été calculé par une connasse au rectorat qui a estimé qu'on pouvait en 1h manger et faire 30km dans les bouchons pour aller d'un collège à l'autre. 

Je vous l'annonce officiellement ici : ce n'est pas possible.

Donc soit je mange, soit je suis à l'heure.

Alors moi gentil, moi pleure pour un changement d'emploi du temps, moi me faire envoyer sur les roses, moi en avoir marre d'avaler un demi sandwich dans la voiture quand je suis arrêté à un feu rouge dans une journée de 8h de cours, moi abandonne, moi a systématiquement entre 5 et 10 min de retard deux fois par semaine.

Mardi, je me pointe donc la bouche en coeur 4 minutes après la sonnerie du midi, mes élèves m'attendent dans le hall, la CPE me saute dessus et me dit "le principal veut te voir maintenant"

Et là c'est parti pour un tour : 

- Vous êtes encore en retard !
- Je vous ai expliqué que cet emploi du temps est très mal fait, vous refusez de le modifier, je ne peux pas rester 12h sans manger pendant que j'enseigne, donc je suis en retard oui !
- Vous vous rendez compte que je suis votre supérieur et que je vous note à la fin de votre contrat ?
- Vous pouvez faire pire que m'accuser d'être raciste pour vous débarrasser de moi parce que mon homosexualité dérange mes collègues ?
- ... mais je n'ai jamais rien dit de pareil !
- Vous non, mais le précédant chef d'établissement l'a fait, et voilà pourquoi je me retrouve chez vous, alors vous comprenez bien que vos menaces me passent au dessus ! De toute façon mon contrat chez vous se termine dans 10 jours, donc serrez les dents, vous serez bientôt débarrassé de mon insuportable et insubordonnée personne !
- Mais vous pensez vraiment qu'on va en rester là ?
- Ça ne me concerne plus...

Et je suis parti en claquant la porte.

En y repensant, j'aurais pas du, mais vraiment pas... Il a effectivement le pouvoir de me faire chier. 

MAIS BORDEL DE COUILLE À QUEUE DE MERDE !

J'en ai ma claque de me battre contre des cons qui ne peuvent pas sortir la tronche de leur directives ministérielles. Et le travail extraordinaire que je fais avec ces abrutis d'élèves ? Les louanges des parents ? Le fait qu'en quelques mois j'ai fait passé des élèves de l'état de légume cérébral à celui d'être humain pensant (la plupart n'était pas capable de faire des phrases de plus de trois mots, et maintenant je leur fais faire des rédaction d'une page, y compris aux sixièmes).

Alors oui, j'ai eu tort, je n'ai pas à arriver en retard. Mais j'aimerais qu'une fois, une seule fois, on regarde ce que je fais dans mes classes et qu'on me félicite un peu pour ce travail. Je ne suis pas le meilleur prof du monde, mais bordel je suis bon.

(et en manque de reconnaissance)

Alors quitte à être traiter comme de la merde, à bouffer des sandwichs, à faire des heures à ne plus pouvoir compter, le tout pour un salaire de misère, je préfère retourner à la politique !

J'ai envoyé 10 CV ce matin.

De toute façon, j'ai intérêt à le faire parce qu'il va pas me louper l'autre, et je risque un retour à la case Pole Emploi (et j'ai pas trop envie).

Gaugau postule, et il aime ça !

A bientôt pour la suite des évènements !